Nous sommes le et il est Dame de Tréfle - Yi King - Le Livre des changements
Dame de TréfleYi King / Yi Jing

Traits en Mutation : LIU

 
Liu / La marche

En haut : K'IEN LE CRÉATEUR, LE CIEL
En bas : TOUEI LE JOYEUX, LE LAC

Extrait du "Yi King, le Livre des Mutations" de Richard WILHELM, traduit en français par Étienne PERROT

Neuf au commencement signifie :
Marcher simplement.
Progresser sans blâme.


On se trouve dans une situation où l'on n'est pas encore lié par les obligations des échanges sociaux. Lorsque la démarche est simple, on demeure libre d'obligations sociales et l'on peut suivre tranquillement l'inclination de son coeur, parce qu'on n'a pas d'exigences envers les hommes, mais que l'on est content. Marcher n'est pas rester en place, mais progresser. On se trouve dans une situation de départ très humble. Toutefois on possède la force intérieure qui garantit le progrès. Quand on se montre satisfait de la simplicité, on peut avancer sans blâme. Lorsque quelqu'un ne peut se satisfaire d'une situation modeste parce qu'il veut, par sa démarche, sortir de sa condition basse et misérable et non accomplir une oeuvre de valeur, s'il atteint son but, il devient fatalement arrogant et épris de faste. C'est pourquoi son progrès porte le stigmate du blâme. L'homme vertueux par contre se satisfait d'une démarche simple. S'il a atteint son but, il a accompli par là une oeuvre de valeur et tout est bien.


Neuf à la deuxième place signifie :
Marcher sur un chemin uni et plat.
La persévérance d'un homme obscur apporte la fortune.


Ici se trouve indiquée la situation d'un sage solitaire. Il se tient loin de l'agitation du monde, ne recherche rien, ne veut rien de personne et ne se laisse pas éblouir par des buts séduisants. Il est fidèle à lui-même et marche ainsi sur un chemin uni, sans subir d'attaques de la vie. Comme il est satisfait et ne provoque pas le destin, il demeure exempt de complications.


Six à la troisième place signifie :
Un borgne peut voir, un boiteux peut marcher.
Il marche sur la queue du tigre. Le tigre mord l'homme. Infortune.
Un guerrier agit ainsi pour son prince.


Un borgne peut certes voir, mais il ne va pas jusqu'à distinguer clairement. Un boiteux peut certes marcher, mais il ne va pas jusqu'à prendre la tête. Si un homme atteint de pareilles infirmités se tient pour fort et, par suite, s'expose au danger, il attire à lui l'infortune. Il affronte ainsi en effet ce qui est au-dessus de ses forces. Cette façon téméraire de se précipiter sans considérer ses propres ressources peut tout au plus s'admettre chez un guerrier qui combat pour son prince.


Neuf à la quatrième place signifie :
Il marche sur la queue du tigre.
Prudence et circonspection conduisent finalement à la fortune.


Il est question d'une entreprise périlleuse. La force intérieure nécessaire pour la conduire existe. Mais la force intérieure s'unit à une attitude extérieure de prudence hésitante, par contraste avec le trait précédent qui est faible intérieurement mais, à l'extérieur, pousse en avant. Ainsi se trouve assuré le succès final qui consiste à parvenir à ses fins, c'est-à-dire à vaincre le danger en allant de l'avant.


Neuf à la cinquième place signifie :
Marche résolue.
Persévérance avec conscience du danger.


On est ici en présence du maître de l'ensemble de l'hexagramme. On se voit amené par la nécessité à une marche résolue. Mais on doit, ce faisant, demeurer conscient du danger qui est lié à une telle attitude de résolution, notamment quand on y persévère. Seule la conscience du danger rend possible le succès.


Neuf en haut signifie :
Observe ta démarche et examine les signes favorables.
Quand tout est achevé, survient une sublime fortune.


L'oeuvre est parvenue à son terme. Pour savoir si la fortune en sera la conséquence, on observera rétrospectivement sa démarche et ses suites. Si les résultats sont bons, la fortune est assurée. Nul ne se connaît lui-même. Seules les conséquences de notre activité et les fruits de nos actes permettent de juger de ce que nous pouvons escompter.