Nous sommes le et il est Dame de Tréfle - Yi King - Le Livre des changements
Dame de TréfleYi King / Yi Jing

Traits en Mutation : MING YI

 
Ming Yi / L'obscurcissement de la lumière

En haut : K'OUEN LE RÉCEPTIF, LA TERRE
En bas : LI CE QUI S'ATTACHE, LE FEU

Extrait du "Yi King, le Livre des Mutations" de Richard WILHELM, traduit en français par Étienne PERROT

Neuf au commencement signifie :
L'obscurcissement de la lumière en vol.
Il abaisse ses ailes.
Pendant son voyage l'homme noble ne mange pas durant trois jours, mais il a où aller.
L'hôte a des choses à dire sur son compte.


Avec une résolution héroïque un homme veut s'élever d'un coup d'aile au-dessus de tous les obstacles. Mais il se heurte à un destin hostile. Il bat alors en retraite et esquive. L'heure est difficile. Sans cesse il doit passer à la hâte d'un lieu dans un autre, sans avoir d'endroit où demeurer. S'il ne veut pas consentir à un compromis avec lui-même mais décide de rester fidèle à ses principes, il souffre de privations. Toutefois il a un but précis vers lequel il tend, même si les gens auprès de qui il vit ne le comprennent pas et médisent de lui.


Six à la deuxième place signifie :
L'obscurcissement de la lumière le blesse à la cuisse gauche.
Il prête son aide avec la vigueur d'un cheval.
Fortune.


Le seigneur de la lumière est ici à une place subordonnée. Il est blessé par le seigneur de l'obscurité. Mais la blessure ne met pas la vie en danger, elle cause seulement une gêne. La délivrance est encore possible. Le blessé ne pense pas à lui-même, mais seulement au salut des autres qui sont également menacés. C'est pourquoi il cherche avec une extrême énergie à sauver ce qui doit être sauvé. C'est dans cette activité conforme au devoir que se trouve la fortune.


Neuf à la troisième place signifie :
L'obscurcissement de la lumière au cours de la chasse au sud.
On capture leur grand chef.
On ne doit pas escompter une persévérance trop hâtive.


Il semble que le hasard soit à l'œuvre. Tandis que l'homme fort et loyal s'efforce d'établir l'ordre par une activité pleine de zèle sans la moindre arrière-pensée, il se heurte de façon apparemment fortuite au meneur des forces de désordre et le fait prisonnier. La victoire est ainsi obtenue. Mais il ne faut pas témoigner trop de hâte en mettant fin aux abus. Ce serait mauvais, parce que les abus régnaient depuis trop longtemps déjà.


Six à la quatrième place signifie :
Il pénètre dans le côté gauche du ventre.
On parvient au coeur de l'obscurcissement de la lumière et l'on quitte la porte et la cour.


On se trouve dans le voisinage du chef de l'obscurité et l'on découvre ainsi ses pensées les plus secrètes. On se rend compte par là qu'il n'y a plus d'amélioration à espérer et l'on est en mesure de quitter le lieu du malheur avant que celui-ci n'éclate.


Six à la cinquième place signifie :
L'obscurcissement de la lumière comme chez le prince Ki.
La persévérance est avantageuse.


Le prince Ki vivait à la cour du tyran Tchéou Sin qui, sans être nommé, est ici au coeur de la situation tout entière. Le prince Ki était apparenté à ce tyran et, par suite, il ne pouvait pas se retirer de la cour. C'est pourquoi il dissimulait ses sentiments vertueux et contrefaisait l'insensé. Il fut ensuite retenu comme esclave sans se laisser ébranler dans ses dispositions par cette adversité extérieure. Il y a là un enseignement pour ceux qui ne peuvent pas abandonner leur place dans les temps d'obscurité. Ils doivent posséder, avec une invincible persévérance intérieure, une prudence redoublée dans leurs rapports extérieurs afin de sortir du danger


Six en haut signifie :
Non la lumière mais l'obscurité.
Tout d'abord il s'est élevé au ciel, puis il a plongé dans les profondeurs de la terre.


L'obscurité parvient ici à son comble. La force ténébreuse était d'abord placée si haut qu'elle pouvait blesser toutes les puissances bonnes et lumineuses. A la fin pourtant elle périt par sa propre obscurité, car la chute du mal doit se produire au moment même où il a complètement vaincu le bien et, par suite, consumé la force à laquelle il devait jusque-là son existence.