Nous sommes le et il est Dame de Tréfle - Yi King - Le Livre des changements
Dame de TréfleYi King / Yi Jing

Traits en Mutation : TING

 
Ting / Le chaudron

En haut : LI CE QUI S'ATTACHE, LE FEU
En bas : SOUEN LE DOUX, LE VENT, LE BOIS

Extrait du "Yi King, le Livre des Mutations" de Richard WILHELM, traduit en français par Étienne PERROT

Six au commencement signifie :
Un chaudron aux pieds retournés avantageux pour ôter le résidu.
On prend une concubine pour l'amour de son fils.
Pas de blâme.

Lorsqu'on renverse le chaudron avant de l'utiliser, il n'y a rien à dire ; au contraire, on fait ainsi tomber les déchets. Une concubine occupe en principe une place inférieure, mais parce qu'elle a un fils on lui fait honneur.
Ces deux comparaisons expriment l'idée qu'à des époques de civilisation supérieure comme celle qu'évoque l'hexagramme, tout être de bonne volonté peut réussir d'une manière ou d'une autre. Quelle que soit la bassesse de la position que l'on occupe, on réussira, du moment que l'on est prêt à se purifier. On parvient à un stade où l'on peut s'adonner de façon fructueuse à des tâches et par suite voir sa personnalité reconnue.

Neuf à la deuxième place signifie :
Dans le chaudron il y a des aliments.
Mes compagnons sont envieux mais ils ne peuvent rien contre moi.
Fortune.

Aux époques de civilisation supérieure il est de la plus haute importance de pouvoir effectuer une réalisation. Si l'on se concentre uniquement sur ces entreprises effectives, on subira peut-être, il est vrai, l'envie et la défaveur, mais ce n'est pas dangereux. Plus un homme se limitera à ses tâches positives et moins un envieux aura de prise sur lui.

Neuf à la troisième place signifie :
L'anse du chaudron est changée.
On est entravé dans sa conduite.
La graisse du faisan n'est pas mangée.
Dès que la pluie se met à tomber le remords s'efface.
A la fin vient la fortune.

L'anse est l'endroit par lequel on soulève le chaudron. Quand l'anse est changée on ne peut plus soulever et utiliser le chaudron et les mets excellents qu'il contient, comme la graisse de faisan, ne peuvent malheureusement plus être mangés par personne.
Par-là est désigné quelqu'un qui, à une époque de haute civilisation, se trouve à un poste où personne ne le reconnaît et ne prête attention à lui. C'est pour son action un obstacle considérable. Toutes ses bonnes qualités et tous les dons de son esprit sont ainsi dépensés en pure perte.
Cependant, on doit seulement veiller à posséder en soi les biens spirituels véritables. Alors le temps viendra sûrement où les obstacles disparaîtront et où tout ira bien. La fin de la tension est représentée ici comme ailleurs par la chute de la pluie.

Neuf à la quatrième place signifie :
Les pieds du chaudron se brisent.
Le repas du prince est répandu
et sa personne est salie.
Infortune.

On doit faire face à une tâche lourde et pleine de responsabilités et l'on ne se sent pas de taille à la mener à bien. De plus, on n'y consacre pas toutes ses forces et l'on se commet avec des hommes vulgaires ; par suite l'exécution de l'oeuvre échoue. On se place ainsi soi-même dans les outrages et les humiliations.
Confucius dit à ce sujet : "Caractère faible à une place d'honneur, maigre savoir et vastes desseins, force débile et lourdes responsabilités échapperont rarement à l'infortune."

Six à la cinquième place signifie :
Le chaudron a une anse jaune, des anneaux d'or. La persévérance est avantageuse.

On a ici un homme à un poste d'autorité qui est de par sa nature accessible et humble. Il parvient, grâce à cette attitude intérieure, à trouver des assistants robustes et habiles qui le complètent et le secondent dans sa tâche. Il importe qu 'un homme ayant adopté une telle disposition qui réclame une constante abnégation intérieure s'y maintienne fermement sans se laisser égarer.

Neuf en haut signifie :
Le chaudron a des anneaux de jade. Rien qui ne soit avantageux.

Au trait précédent les anneaux sont d'or, ce qui indique leur solidité. Ici ils sont de jade. Le jade se distingue en ce qu'il joint la dureté à un doux éclat. Ce conseil, considéré par rapport à l'homme qui lui est accessible, exerce sur lui un effet très profitable. Il est ici présenté par rapport au sage qui le donne : un tel homme, lorsqu'il conseille, est doux et pur comme du jade précieux.
De cette manière l'oeuvre trouve grâce aux yeux de la divinité qui accorde une grande fortune, et elle est agréable aux yeux des hommes ; c'est pourquoi tout va bien.