Nous sommes le et il est Dame de Tréfle - Yi King - Le Livre des changements
Dame de TréfleYi King / Yi Jing

Traits en Mutation : KOUEI MEI

 
Kouei Mei / L'épousée

En haut : TCHEN L'ÉVEILLEUR, LE TONNERRE
En bas : TOUEI LE JOYEUX, LE LAC

Extrait du "Yi King, le Livre des Mutations" de Richard WILHELM, traduit en français par Étienne PERROT

Neuf au commencement signifie :
L'ÉPOUSÉE.
Des entreprises apportent l'infortune.
Rien qui soit avantageux.

Une jeune fille reçue dans une famille sans être la première épouse doit se conduire avec beaucoup de circonspection et de réserve. Elle ne doit pas décider de supplanter la maîtresse de maison, car cela signifierait le désordre et la situation deviendrait intenable.
Cela s'applique à toutes les relations libres entre les humains. Tandis que des rapports régulièrement ordonnés traduisent une union du devoir et du droit, les relations humaines fondées sur l'inclination reposent entièrement, si elles doivent durer, sur une réserve pleine de tact.
Cette inclination comme principe des relations est d'une extrême importance dans toutes les conditions de l'univers, car l'existence de la nature tout entière repose sur l'union du ciel et de la terre, et chez les hommes également la libre inclination comme principe d'union constitue l'alpha et l'oméga.

Neuf à la deuxième place signifie :
Au-dessus du lac est le tonnerre image de L'ÉPOUSÉE.
Ainsi l'homme noble connaît les choses passagères à la lumière de l'éternité de la fin.

Le tonnerre agite l'eau du lac, qui suit son impulsion en vagues scintillantes. C'est l'image de la jeune fille qui suit l'homme de son choix. Cependant toute union réciproque des humains contient en elle le danger que bec éléments de trouble ne s'y infiltrent, conduisant à des malentendus et à des désagréments infinis. C'est pourquoi il importe de ne jamais perdre de vue la fin. Si l'on cède aux impulsions, on se rassemble et on se sépare suivant l'inspiration du moment. Si par contre on a toujours la fin présente devant les yeux, on parviendra à éviter les écueils qui surgissent inévitablement dans les rapports des humains entre eux.

Six à la troisième place signifie :
L'épousée comme concubine.
Un boiteux capable de marcher.
Des entreprises apportent la fortune.

Les princes de l'antiquité instituaient un ordre de préséance très strict entre les dames du palais qui étaient subordonnées à la reine comme les plus jeunes sueurs à l'aînée. De plus, elles appartenaient souvent à la famille de la reine qui les présentait elle-même à son époux.
Le sens est qu'une jeune fille qui, en accord avec l'épouse principale, fait son entrée dans une famille ne s'affichera pas à égalité de rang avec la maîtresse de maison, mais s'effacera modestement devant elle. Cependant, si elle comprend la manière dont elle doit s'adapter à l'ensemble de la situation, elle recevra une place dont elle sera entièrement satisfaite et se réfugiera dans l'amour de l'époux à qui elle donne des enfants.
La même signification apparaît dans les rapports entre maîtres et serviteurs. Il peut se faire qu'un prince ait dans son entourage un homme à qui il témoigne personnellement de l'amitié et accorde sa confiance. Cet homme doit observer les apparences et s'effacer avec tact derrière le ministre officiel. Mais, bien qu'une telle situation le maintienne empêché comme un boiteux, il n'en est pas moins capable d'accomplir une oeuvre grâce à l'excellence de sa nature.

Neuf à la quatrième place signifie :
La jeune fille à marier recule le délai.
Un mariage tardif vient en son temps.
Il s'agit d'une jeune fille vertueuse qui ne veut

Il s'agit d'une jeune fille vertueuse qui ne veut pas avoir de défaillance et laisse passer pour cette raison le moment normal du mariage. Mais cela n'entraîne pour elle aucun préjudice. Elle est récompensée de sa pureté et trouve à la fin, malgré l'époque tardive, l'époux qui lui demeurait destiné.

Six à la cinquième place signifie :
Le souverain Yi a donné sa fille en mariage.
Les vêtements brodés de la princesse n'étaient pas aussi beaux que ceux des suivantes.
La lune presque pleine apporte la fortune.

Le souverain Yi est T'ang, celui qui accomplit. Il édicta une loi prescrivant que les princesses impériales : elles aussi, fussent soumises à leurs époux (voir n° 11, trait 5). L'empereur n'attend pas que sa fille soit demandée, mais il la donne en mariage au moment où il le juge bon. C'est pourquoi l'initiative prise, dans le cas présent, par la famille de la jeune fille est conforme à l'ordre.
Nous voyons une jeune fille de haute naissance qui fait un mariage modeste et sait se plier avec grâce à sa nouvelle situation. Elle est exempte de toute la vanité qu'inspirent les ornements extérieurs, oublie son rang dans le mariage et se soumet à son époux, comme la lune qui n'est pas encore tout à fait pleine et ne se place pas directement face au soleil.

Six en haut signifie :
La femme tient la corbeille, mais il n'y a pas de fruits dedans.
L'homme perce la brebis, mais il ne coule pas de sang.
Rien qui soit avantageux.

Lors des sacrifices aux ancêtres, la femme devait présenter les fruits dans une corbeille et l'homme immoler lui-même la victime. Ici les formes ne sont respectées que superficiellement. La femme prend un corbeille vide et l'homme perce une brebis déjà abattue, simplement pour sauvegarder les apparences. Mais cette attitude impie, frivole ne fait guère présager de bonheur pour les époux.